Électricité : un nouveau tarif incitatif pour encourager la consommation d’énergie verte
Dès 2026, les ménages wallons qui le souhaitent pourront bénéficier d’une toute nouvelle tarification de leur électricité.
Grille tarifaire, késako ?
Actuellement, nous avons le choix entre 3 modèles pour le comptage de l’énergie : il s’agit du bihoraire (jour/nuit), du monohoraire ou de l’exclusif nuit (assez rare, car de moins en moins utile). En règle générale, ces régimes de comptage sont associés à une réduction des frais de réseau et du coût de l’énergie payé à notre fournisseur durant certaines périodes.
La raison de ces tarifs plus avantageux la nuit et les week-ends trouverait sa source dans la production d’électricité nucléaire. En effet, un réacteur nucléaire ne s’arrête pas si facilement, et l’énergie produite est perdue si elle n’est pas utilisée directement. Or, les industries ne tournaient pas (ou peu) la nuit et le week-end, il fallait donc trouver une méthode pour augmenter la consommation durant ces heures « creuses ». C’est ainsi que le régime bihoraire a été mis en place pour les citoyens, nous faisant profiter d’une électricité moins chère lorsqu’elle était abondante, car peu consommée.
Pourquoi une nouvelle grille tarifaire ?
Transition oblige, de plus en plus de ménages optent pour l’installation de panneaux photovoltaïques. D’ailleurs, la fin de la compensation (le fameux compteur qui « tourne à l’envers ») a poussé bon nombre de familles à profiter de ce système tant qu’il était encore disponible. Rien qu’en 2023, RESA et ORES annoncent avoir validé plus de 119 026 installations photovoltaïques supplémentaires sur leurs réseaux, soit une hausse de 52% !
Cette augmentation laisse planer le doute sur la capacité du réseau électrique à ne pas saturer lorsque tous ces ménages produiront au même moment, la question du décrochage reste donc d’actualité. En effet, les installations photovoltaïques dépendent de l’ensoleillement et génèrent de l’électricité à des moments où nous avons tendance à ne pas être chez nous (aux environs de midi et en été). Il y a donc une abondance d’énergie durant une période où peu de personnes sont prêtes à la consommer.
En quelque sorte, la nouvelle grille tarifaire qui arrivera en 2026 vise donc le même objectif qu’autrefois, c’est-à-dire, inciter plus de monde à consommer de l’électricité lorsqu’il y a un « trop-plein ».
Pour quelle raison l’adopter ?
Comme nous le disions, l’intérêt de cette tarification incitative est de favoriser le changement des usages électriques afin qu’ils soient en adéquation avec la production d’énergie renouvelable. Avec l’arrivée de nouvelles façon de consommer et d’échanger l’électricité, ce qui est une bonne nouvelle.
Par exemple, dans le cas du partage d’énergie, si les membres d’une Communauté d’Énergie souhaitent maximiser leurs gains grâce au partage, il leur faudra utiliser l’énergie lorsqu’elle est produite, c’est-à-dire, aux heures ensoleillées. Disposer d’un tarif avantageux durant ces heures pourrait donc être très intéressant pour celles et ceux qui parviendraient à changer leurs habitudes de consommation !
Les grands principes
Tout d’abord, sachez que vous ne serez pas obligé de quitter votre système de tarification actuel s’il vous convient. L’activation de cette méthode « incitative » ne se fera que sur base volontaire et votre choix actuel restera le modèle « par défaut ».
Afin de fonctionner, il sera nécessaire de disposer d’un compteur communicant chez soi. Comme son nom l’indique, le compteur bihoraire ne peut compter que deux plages horaires alors qu’il lui en faudrait 5 pour la nouvelle. Rappelons que le remplacement d’un compteur électrique « mécanique » par un compteur communicant est gratuit (pour peu qu’il n’y ait pas d’autres travaux à réaliser).
Comme l’infographie de la CWaPE reprise ci-dessous l’explique, ces 5 plages horaires seront réparties en trois tarifs, du lundi au dimanche :
Afin de répondre aux mêmes objectifs, sachez aussi que le compteur bihoraire sera boosté !
Pas d’inquiétude, si vous disposez d’un compteur bihoraire, vous pourrez toujours faire vos lessives de 22:00 à 7:00 au tarif des heures « creuses ». À partir de 2026, vous bénéficierez également d’une période supplémentaire pour profiter de ce tarif plus intéressant entre 11:00 et 17:00. Cependant, notez que le modèle des heures creuses accordées durant le week-end disparaîtra (uniformisation des heures « creuses » pour tous les jours de la semaine).
La différence entre ce « nouveau » tarif bihoraire et le tarif incitatif réside dans l’octroi d’une réduction plus importante pour les heures « vertes » par rapport aux heures « creuses » actuelles. En effet, les heures « vertes » offriront un tarif particulièrement avantageux pour inciter à consommer durant les périodes de forte production d’énergie renouvelable, comme le milieu de la journée.
En revanche, le prix des heures « orange » sera probablement plus élevé que celui des heures « creuses », puisqu’elles correspondent à des moments où la demande commence à augmenter, mais où l’approvisionnement est encore suffisant. Quant aux heures « rouges », elles représenteront les périodes les plus coûteuses, correspondant aux pics de consommation, souvent en soirée, où l’énergie est plus rare et plus chère.
Enfin, pour ceux qui ne sont pas équipés en production d’énergie renouvelable, le tarif incitatif pourrait également représenter une économie intéressante en fonction de leurs habitudes de consommation. En reportant certaines activités énergivores, telles que l’utilisation des appareils électroménagers ou la recharge de véhicules électriques, pendant les plages horaires vertes, ils pourront bénéficier de coûts réduits sur leur facture.
En conclusion…
La nouvelle grille tarifaire prévue pour 2026 représente une véritable opportunité d’adapter nos habitudes de consommation à la transition énergétique en cours. En incitant les ménages à utiliser l’électricité aux moments où elle est abondante et donc moins coûteuse, ce système permettra de soulager le réseau électrique tout en favorisant l’intégration des énergies renouvelables.
Les ménages équipés de panneaux photovoltaïques ou membres de Communautés d’Énergie y trouveront particulièrement leur compte. Si cette tarification reste un choix volontaire, elle offre une alternative intéressante pour celles et ceux prêts à aligner leur consommation sur les nouveaux modes de production énergétique.
Dans le cadre de la mission « Production et partage d’énergie », le GAL Burdinale Mehaigne et MCH soutiennent le développement d’un avenir énergétique durable pour notre territoire.
Si ces sujets vous intéressent, vous pouvez d’ores et déjà nous contacter : l.seran@mch-economie.be